mercredi 2 juillet 2014

Le sport à Servian dans les années 30




Après avoir adressé mon texte "Hors-Saison" à Radio Ciel Bleu à Béziers, je ne m'attendais pas à ce que cette radio locale mette celui-ci en ligne sur son site, mais surtout de recevoir de son co-fondateur Yves Giroussens un courrier dont je vous communique ici l'intégralité, courrier qui m'a profondément touché et ému. Je l'en remercie.



PS : les photos qui illustrent cette correspondance, présentent mon père Antoine Solans prises lors de différentes compétitions au cours de sa carrière sportive.



"Yves GIROUSSENS né à SERVIAN le 31 mai 1921, fils de parents d’origine également serviannaise puisque nés dans ce village en 1892. Mon frère aîné, André, natif aussi de Servian le 4 janvier 1915. Joueur de rugby au SO SERVIAN en période d’hiver, il faisait de l’athlétisme l’été comme la plupart des rugbymen. Inutile de préciser qu’il a bien connu votre père. Tout jeune, je me suis intéressé au sport local avec une certaine admiration pour les aînés j’accompagnais souvent mon frère lors des manifestations sportives."



"Parmi les athlètes de cette époque, il y avait les frères GINESTE (Gaston et Gaby) qui faisaient les épreuves de sprint, Adolphe PORTANET, grand par la taille (1,98m) qui lançait le disque, mon frère ANDRE assurait l’épreuve du poids, CHAMAYOU était le perchiste la perche étant constituée par une tige de bambou, AUGE, surnommé PIGASSE assurait le demi-fond (400 et 800 m) tandis qu’Antoine était spécialiste du 3.000 et 5.000 mètres."



"Les réunions d’athlétisme se déroulaient au MAS de BOURAN, sur une piste en terre sommairement aménagée au bord de la THONGUE. On ne pouvait y disputer le 100m plat, la ligne étant trop courte. C’était donc le 60m qui constituait l’épreuve du sprint. Plus tard sera réalisée le terrain de rugby sur la route de COUSSAT au lieu-dit, je crois, La FOURNIERE entouré de sa piste règlementaire de 400mètres."



"C’est surtout en ce lieu que j’ai vu souvent votre père vêtu d’un survêtement bleu clair et chaussé de chaussures à pointes alors que presque tous les autres étaient en pantoufles ! Au sein de l’équipe c’était déjà une vedette ! Je me souviens très bien que lors des épreuves de fond, il donnait une avance de cent mètres à ses concurrents qu’il rattrapait l’un après l’autre pour remporter la victoire. Il n’y avait pas d’entraîneur attitré pour diriger cette équipe qui venait s’entraîner le soir, après la journée de travail. Antoine avait remporté pas mal d’épreuves et acquis une certaine notoriété. Je ne suis pas affirmatif mais il me semble qu’il avait terminé premier ex aequo au championnat de France junior du 3.000m en 1935. Il faudrait vérifier aux archives de la Fédération. Je sais qu’ultérieurement, il était parti à Paris et aurait signé une licence à l’US Métro."



"Après cette période le sport a périclité un peu dans le village, la plupart des jeunes de l’époque comme mon frère ayant été appelés le service militaire d’une durée de deux ans. Pour ma part, j’ai quitté SERVIAN en 1939 après le décès de ma mère pour m’engager dans l’armée mais mon père et mon jeune frère René nè en 1929 sont restés dans la maison familiale 12 rue de la Chapelle jusqu’en décembre 1952. J’ajoute que je me suis marié à SERVIAN en 1941 avec une fille née également au village (TORRES Thérèse) où nous revenions régulièrement à l’occasion des congés. Mon père et mes beaux-parents étant décédés, je n’ai pratiquement plus d’attache dans la commune à laquelle je me suis toujours interressé. Depuis de nombreuses années, je suis adhérent à l’Association des Anciens Combattants ce qui me donne la possibilité d’y retourner périodiquement mais à part quelques anciens, je ne connais plus personne. Je m’y sens un peu étranger !"


"Je connais très bien Mme CROUZET Marie-Thérèse (née MONTROZIER) dont vous faites mention dans votre écrit . Je l’ai vu arriver à SERVIAN vers l’âge de 6 ou 7 ans. Son père adjudant-chef dans l’armée de l’Air avait trouvé la mort au début de la guerre 1939-45. Il faisait partie de l’équipage d’un bombardier abattu par les Allemands. Sa veuve prénommée Raymonde et sa fille (Marie Thé.) s’étaient retirées chez les beaux-parents (les époux MONTROZIER) qui habitaient rue de la Chapelle à une trentaine de mètres de notre maison. Elles y resteront plusieurs années."



"Si vous avez l’occasion de venir faire un tour dans la région, je serais heureux de vous rencontrer pour évoquer ensemble divers souvenirs de SERVIAN."
Cordialement 
 Yves GIROUSSENS


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