Le chanteur et poète Jacques Higelin sort un nouvel album intitulé simplement "Higelin 75", dans lequel il réaffirme et revendique une "liberté" absolue. Cette "liberté" totale, c'était "le postulat de départ" de ce nouveau disque, explique Dominique Mahut, vieux compagnon de route de Higelin. "L'idée qui s'est peu à peu imposée, cette fois, c'était de réussir à faire que le disque soit vraiment le reflet de ce qu'il est sur scène", ajoute le percussionniste, qui a coordonné l'album.
Jacques Higelin, capable sur scène de se laisser entraîner par la poésie dans des morceaux sans fin, a toujours eu plus de difficultés à se plier à l'exercice plus contraint et formaté du studio. C'est donc dans la ferme aménagée du musicien Rodolphe Burger, en Alsace, où le studio n'est qu'une pièce parmi les autres, que Mahut a emmené Higelin.
Avec une seule consigne : laisser les mots et l'inspiration du chanteur mener le bal, en l'entourant d'une poignée de musiciens le connaissant très bien, dont Rodolphe Burger mais aussi la guitariste Edith Fambuena.
Résultat : plusieurs chansons à rallonge, loin des trois minutes réglementaires du format radio, dont "À feu et à sang" et ses plus de 21 minutes en conclusion du disque. On y entend Jacques Higelin fulminer et hurler ses idées noires, à mille lieues de son image revendiquée d'"enchanteur" de la chanson française : "Je ne suis pas toujours d'humeur à écrire +Tombé du ciel"+, si tu veux savoir.... Je ne suis qu'un pur-sang en rut qui rue des quatre fers contre les barreaux de ton enclos", y clame-t-il sur une composition rock-jazz qui a été enregistrée en une seule prise.
D'autres morceaux-fleuve sont nés de ses séances mais ont été ensuite retravaillés - et un peu raccourcis - en studio par Edith Fambuena comme "Habla quoi ?", "Loco loco" ou "L'emploi du temps", texte évoquant le rapport au temps très particulier de Jacques Higelin.
D'autres morceaux-fleuve sont nés de ses séances mais ont été ensuite retravaillés - et un peu raccourcis - en studio par Edith Fambuena comme "Habla quoi ?", "Loco loco" ou "L'emploi du temps", texte évoquant le rapport au temps très particulier de Jacques Higelin.
Cette façon de travailler et d'enregistrer, très libre, a permis de "retrouver des sensations des années 1970", se réjouit Dominique Mahut. D'où le titre de l'album, "Higelin 75", qui apparaît autant comme une référence à l'âge du chanteur (qui fêtera ses 76 ans le 18 octobre) qu'à son album "BBH 75", grand moment de sa discographie.
Enregistré avec Simon Boissezon (basse, guitares) et Charles Bennaroch (batterie) - d'où les initiales BBH-, ce disque avait marqué le tournant rock de Higelin au milieu des années 70.
La chanson "J'fume" de ce nouvel album semble d'ailleurs faire écho à la "Cigarette" de "BBH 75". Dans ce nouveau titre, Higelin, provocateur, continue à "fumer" en attendant "que le fossoyeur me creuse une tombe au Père-Lachaise" et que "le temps s'arrête et que le ciel me tombe sur la tête".
Au milieu des chansons sauvages qui peuplent ce disque, la ballade écrite pour Izïa ("Elle est si touchante") offre une parenthèse sage et tendre : "Elle est si vivante/Drôle et désarmante (...) Elle est si sublime/Que c'est presque un crime/De vouloir l'enfermer/Parfois entre mes bras", chante-t-il à l'attention de sa fille de 25 ans.
La chanson "J'fume" de ce nouvel album semble d'ailleurs faire écho à la "Cigarette" de "BBH 75". Dans ce nouveau titre, Higelin, provocateur, continue à "fumer" en attendant "que le fossoyeur me creuse une tombe au Père-Lachaise" et que "le temps s'arrête et que le ciel me tombe sur la tête".
Au milieu des chansons sauvages qui peuplent ce disque, la ballade écrite pour Izïa ("Elle est si touchante") offre une parenthèse sage et tendre : "Elle est si vivante/Drôle et désarmante (...) Elle est si sublime/Que c'est presque un crime/De vouloir l'enfermer/Parfois entre mes bras", chante-t-il à l'attention de sa fille de 25 ans.
Higelin, qui a fêté ses 75 ans en grande pompe à la Philharmonie de Paris il y a un an mais a connu quelques ennuis de santé au printemps, n'a pas de concerts prévus pour le moment.
Mais ses fans peuvent aussi le retrouver en librairie avec la sortie ce mercredi d'un recueil de textes inédits écrits depuis les années 1980 ("Flâner entre les intervalles", éditions Pauvert, 304 pages, 18 euros).
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