dimanche 5 juin 2016

Seydou Keita Grand Palais 31 mars 11 juillet 2016

 

31 Mars 2016 - 11 Juillet 2016
Grand Palais, Galeries nationales
- See more at: http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/seydou-keita#sthash.qMz54w3y.dpu

C’est une véritable consécration. Avec la plus grande rétrospective jamais dédiée à l’œuvre du photographe malien, décédé en 2001, à l’âge de 80 ans, le Grand Palais à Paris rend hommage à l’un des meilleurs portraitistes du XXe siècle. L’exposition Seydou Keïta vient d’ouvrir avec plus de 200 photos de l’un des pères de la photographie africaine, dont une centaine de tirages argentiques d’époque, une première.





 


 





Le génie de Seydou Keïta ? Vous entrez dans le Grand Palais et, dès la première salle, les grands tirages lumineux vous transportent dans l’univers du maitre malien à Bamako. Dans les années 1950, lors de ses séances, en quelques secondes, il tire le meilleur et le plus naturel de son modèle. Un regard éveillé, une posture raffinée, une main posée sur un accessoire… et le miracle se produit : dans une image toute simple jaillit l’âme d’un être unique.
« C’est quelqu’un qui aime les gens. Avec eux, il va mettre en œuvre une scénographie pour les rendre le plus beau possible, en prêtant une attention particulière au fond du tissu qu’il met derrière ses sujets et en choisissant avec eux des accessoires », explique Yves Aupetitallot, le commissaire général de l’exposition.

« Une démarche de peintre-portraitiste »
Il y a des chasseurs d’images et les pêcheurs d’images, disait Robert Doisneau. L’objectif de Seydou Keïta ne cherche ni l’un ni l’autre, il caresse la lumière pour embellir et anoblir la personne en face. « Au lieu de photographies frontales, il les photographie plutôt 3/4. Pour l’Afrique occidentale, il est l’inventeur de ce type de prise de vue. Il a pratiquement une démarche de peintre-portraitiste. En plus, son atelier ouvert en 1948 est en face de la gare de Bamako. Le samedi, les gens font la queue pour venir faire faire des photos chez lui. »
Au sommet de son art, il réalise jusqu'à 40 portraits par jour ! Chaque fois, une prise suffit. Ces photos de personnes anonymes, en format 13 x 18, en tirage original, rassemblées sous une coupole sont le coup de cœur de l’exposition. Des images manipulées par la main et l'œil du maître. Elles ont traversé un demi-siècle pour nous charmer aujourd'hui avec leurs histoires.
Les femmes allongées
Chez Seydou Keïta, les femmes sont debout, assises, allongées sur un divan. Elles sourient rarement, mais une fois passées par la magie de la chambre noire, leur beauté est multipliée par dix. Les hommes prennent la pose avec leur épouse ou leur enfant, avec leur frère ou leurs copains, sur un scooter ou dans une voiture, leur élégance sortira renforcée du fameux studio Keïta. Sur ces photos, la modernité est en marche, avec Bamako comme épicentre.
Ce fils d’un menuisier, né en 1921 à Bamako, comment est-il devenu photographe ? « Seydou Keïta apprend d’abord la menuiserie, mais il appartient à la famille Keïta qui comprend ni plus ni moins que le fondateur de l’empire du Mali. En 1939, son oncle lui ramène de Dakar un petit appareil photo [un Kodak Brownie qui était aussi le premier appareil d’Henri Cartier-Bresson, ndlr]. Après la Seconde Guerre mondiale, il achète une chambre pliante et apprend sans formation la photographie en la faisant et en bénéficiant des conseils d’un voisin, Mountaga Dembélé, photographe et instituteur malien, mais aussi du magasin studio photo de Pierre Garnier. Et il a surtout un œil. »
« Le portrait en buste de biais, c’est moi qui l’ai inventé », affirmait fièrement Seydou Keïta. Mais le plus grand mérite de cet autodidacte reste d’avoir contribué à créer une photographie africaine digne de ce nom. Ses milliers de portraits n’ont rien à voir avec le photomaton installé à l’occasion de l’expo au Grand Palais. Au lieu de paraître répétitive, chaque image crée un Nouveau Monde.
Un Noir photographie des Noirs
« Ce qui est très important sur ces photos : c’est un Noir qui a photographié des Noirs, explique Jean Pigozzi. Le propriétaire de la fondation du même nom avait redécouvert en 1991 l’œuvre de Seydou Keïta et prête aujourd’hui la très grande majorité des photos exposées. Avant c’était des Blancs qui photographiaient les Noirs, comme des photos ethnologiques. »
Reste la question : pourquoi Keïta n’avait-il jamais fait de portraits de Blancs ? « On sait qu’il a fait de très rares photos de commande de premières communions blanches, répond Yves Aupetitallot, mais sans aucune conviction, pour des raisons purement économiques. On n’a même pas les négatifs. Et il ne faut jamais oublier que cette période des années 1950, c’est la dernière décennie de la présence coloniale française au Mali et qu’il y a une réelle séparation entre les deux. »





31 Mars 2016 - 11 Juillet 2016
Grand Palais, Galeries nationales
- See more at: http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/seydou-keita#sthash.qMz54w3y.dpuf
31 Mars 2016 - 11 Juillet 2016
Grand Palais, Galeries nationales
- See more at: http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/seydou-keita#sthash.qMz54w3y.dpuf
eydou Keïta (1921-2001) est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands photographes de la deuxième moitié du XXe siècle. La valorisation de ses sujets, la maîtrise du cadrage et de la lumière, la modernité et l’inventivité de ses mises en scène lui ont valu un immense succès. Il prend sa retraite en 1977, après avoir été le photographe officiel d’un Mali devenu indépendant. Son oeuvre constitue un témoignage exceptionnel sur la société malienne de son époque.
Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais avec la participation de la Contemporary African Art Collection (CAAC) – The Pigozzi Collection.
- See more at: http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/seydou-keita#sthash.1iKo3C8P.dpuf
eydou Keïta (1921-2001) est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands photographes de la deuxième moitié du XXe siècle. La valorisation de ses sujets, la maîtrise du cadrage et de la lumière, la modernité et l’inventivité de ses mises en scène lui ont valu un immense succès. Il prend sa retraite en 1977, après avoir été le photographe officiel d’un Mali devenu indépendant. Son oeuvre constitue un témoignage exceptionnel sur la société malienne de son époque.
Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais avec la participation de la Contemporary African Art Collection (CAAC) – The Pigozzi Collection.
- See more at: http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/seydou-keita#sthash.1iKo3C8P.dpuf


Aucun commentaire: