Sylvie Lucat, arrière petite fille de Gustave et Clémence, Dominique Fanny Damiens, Nicolas Hamoneau, Gabriel Lucat Turlèque, Claire Chaput Tijeras, et Hélène Benedetti.
Samedi 11 juin, belle
soirée à La Martinèche dans la commune de Soubrebost. A
l'initiative de Brigitte et Renée, les propriétaire des chambres
d'hôtes du Tairial, la grange s'est métamorphosée en théâtre.
Ils y ont accueilli Les Cies « Barouf &
Loupiotes », « La Calembredaine » et le
musicien Nicolas Hamoneau pour la présentation de leur
spectacle « De Gustave à Clémence... s'écrire et
s'espérer ».
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Une fois grimpées
quelques marches grinçantes me voilà dans un lieux propice au rêve
et à la nostalgie, qui n'est pas sans m'évoquer le grenier du
temps de mon enfance. Des chaises disparates et colorées attendent
les spectateurs. Je me cale dans mon fauteuil, observe les méandres
des lourds tapis, et cette malle qui trône chargée de bien des
souvenirs et de secrets. Les spectateurs s'installent. Rapidement la
salle improvisée est pleine. La malle s'ouvre. Que le spectacle
commence.
Alain Freytet
Le 2 août 1914 sonne le
tocsin dans toute la France. La guerre est déclarée. La
mobilisation générale est proclamée. Gustave Lucas, du village de
Champagnac en Haute Vienne part à la guerre. Il à 35 ans. Il laisse
à regret Clémence son épouse âgée de 25 ans et ses deux enfants
Paulette et Jean âgés respectivement de 5 et 4 ans.
Catherine Guertin
Pendant toute la durée de la guerre Gustave et Clémence ont échangé une correspondance quasiment au jour le jour. Et c'est de cette correspondance retrouvée dans la malle du grenier familial que finira par germer dans l'esprit de Sylvie, arrière petite fille de Gustave et Clémence, l'idée de ce spectacle comme elle en témoigne : « Les lettres ont été stockées dans le grenier de la maison de Gustave et Clémence qui est ensuite devenue la maison de Jean, ensuite la maison de Sylvie.
Je savais depuis toujours que ces lettres étaient dans le grenier.
Pendant toute la durée de la guerre Gustave et Clémence ont échangé une correspondance quasiment au jour le jour. Et c'est de cette correspondance retrouvée dans la malle du grenier familial que finira par germer dans l'esprit de Sylvie, arrière petite fille de Gustave et Clémence, l'idée de ce spectacle comme elle en témoigne : « Les lettres ont été stockées dans le grenier de la maison de Gustave et Clémence qui est ensuite devenue la maison de Jean, ensuite la maison de Sylvie.
Je savais depuis toujours que ces lettres étaient dans le grenier.
J'en ai parlé à mes
amis de la Cie de Théâtre Barouf et Loupiotes et nous avons pensé
qu'un jour, elles pourraient faire l'objet d'un spectacle. En 2004
nous avons fait un tri des lettres lisibles et exploitables (elles
étaient stockées dans une vieille malle pourrie). Une membre de la
Cie (...) a tapé un grand nombre de lettres (mais beaucoup n'ont pas
été tapées, mauvais état et travail énorme). La quantité de
lettres étaient toutefois suffisantes pour préparer un spectacle.
Puis, la Cie est partie
sur d'autres projets. En 2014, j'ai relancé l'idée. Nous avons lu
la totalité des lettres tapées, et le spectacle a pu voir le jour.
J'ai retapé toutes les lettres, conservé l'essentiel à transmettre
et nous avons créé une mise en scène minimaliste autour de textes
suffisants à eux-mêmes, mise en scène ponctuée, illustrée,
animée par la musique de Nicolas.
Ce spectacle a d'abord
été créé pour être présenté dans le village de Gustave et
Clémence, dans la cour de leur maison. Les spectateurs entrent dans
la cour, nous sommes en 1914 au début du mois d'août, les
villageois partagent le repas des moissons quand le tocsin qui
annonce la guerre sonne et fige les villageois en 1914, les
spectateurs sont alors dirigés vers l'espace grenier en 2014.
Nous ramèneront cette
histoire chez eux en 2018 pour clôturer ce voyage et espérons que
cette fois la météo sera clémente pour ne pas dire "Clémence". »
Alain Freytet, Sylvie Lucat, Dominique Fanny Damiens, Nicolas Hamoneau
Le résultat est en
tout point remarquable. Déchirés par la douloureuse séparation et
les horreurs de cette guerre, chaque lettre que s'adressent
Gustave et Clémence sont des écrins d'amour, d'espoir et de vie.
Dans une enfer indescriptible,sous le feu de l'ennemi, terré dans les tranchées avec ses compagnons de fortune, Gustave décrit avec
lucidité et minutie son quotidien et s'inquiète pour son aimée et ses enfants
restés au pays. Clémence qui a la charge de la ferme et des
enfants, lui répond avec tout autant de détails et de passion. Chaque lettre, au demeurant admirablement
rédigée, dégage amour, tendresse, patience, espoir sans
oublier quelquefois des traits d'humour. Une correspondance qui respire la vie dans
l'enfer du chaos. Une magnifique leçon d'amour et d'humilité qui m'a laissé anéanti.
A l'issue du spectacle,
spectateurs et acteurs se sont retrouvés autours d'une "table
partagée" afin de prolonger ce bel instant de convivialité, de souvenirs et d'histoire. Les
ombres caressantes de Clémence et Gustave flânaient sur nous.
Reste à espérer que
comme le Tairial à La Martinèche, la programmation de « De
Gustave à Clémence... s'écrire et s'espérer » connaîtra
une belle floraison de programmation à l’initiative de biens des associations ou
communes.
Gabriel Lucat Turlèque, arrière, arrière petit fils de Gustave et Clémence
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