mercredi 12 juin 2013

Le blouson





Au jour d’aujourd’hui, regarder cette photo, m’est douloureux. La jolie petite gueule qui dû en faire craquer plus d’une en son temps n’est plus qu’un souvenir. Nous n’y reviendrons pas. Ce que je voulais évoquer c’est le blouson en velours côtelé qu’il porte fièrement. Je le reconnais. Il a été mien en des temps où ma mère reprenait les vêtements des uns pour les adapter aux autres. Et un jour j’ai hérité de ce blouson en espérant en tirer autant de profit et de conquêtes que mon ainé. Ce magnifique blouson en velours côtelé vert bouteille a été inauguré un jeudi aux alentours de 10H30. Je me suis élancé dans les escaliers, blouson au vent, poches béantes d’admiration. Une dernière volée de marches et la rue était à nous. La petite boule en tête de rampe, certainement une nouvelle, effrayée par la vitesse du bolide, s’est planquée dans les profondeurs de ma poche gauche. Le crissement du velours côtelé qui se déchire est insupportable. Et de la poche gauche à la hauteur du col cela peut prendre moins d’une demi-seconde d’agonie. Le blouson était mort. Moi aussi. Il m’a fallu remonter avec deux demi-blousons sur le bras affronter la couturière.

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