vendredi 15 mars 2019

1969 l'année de mes seize ans (3) Creedence Clearwater Revival : Bayou Country


      Je le jure, je venais pour rien, juste flirter dans les bacs pour voir. Puis au moment de partir quatre gueules de killers séparés par du fil de fer barbelé et un nom absolument incompréhensible pour moi, c’est vous dire l’attrait qu’à pu avoir la pochette du deuxième album des Creedence Clearwater Revival sur mon esprit adolescent et ma colonne vertébrale frémissante de désir.
La disquaire du marchée Edouard Vaillant chez laquelle j’allais de temps à autre faire mes emplettes, mais surtout dévaster les bacs par de menus larcins me couvait d’un regard attendrissant. Toujours sa gauloise au bec et ses peignes en écaille planté dans le chignon platine. Indémodable. Alors c’est vous dire, dès que son regard a viré au large l’espace d’une seconde, l’album vinyle était dans le sac.
     Et je ne vous raconte pas le choc, rentré à la maison en sueur d’avoir cavalé comme un malade du marché Edouard Vaillant à la maison. .Dès la première écoute, j'ai entendu des riffs, des refrains et un son qui reteront inoubliables. Le manifeste qui introduit l’album, « Born on the Bayou » ainsi que tout au long de l’album la voix puissance de John Fogerty s’éraille et se noircit à souhait pour les titres où pointent blues et soul ainsi que son jeu de guitare entre le blues du sud et les nouveaux héros du blues-boom britannique restent à jamais gravé en ma mémoire.
      Alors bien sûr, dès le lundi matin, pendant le cours de Comptabilité au CEC George Elie à Bondy, le vinyle est passé de main en main tel un trophée pour en admirer la pochette en attendant d’en écouter sur un Mini-Cassettes à la récré. Comme au boneto, à force de passer entre toutes les mains, eh bien le vinyle à fini par disparaître bel et bien de mon cartable. On a vite subodoré qui était le coupable, jusqu’à le courser jusqu’à Noisy le Sec pour lui faire rendre gorge. 




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