Je ne m’apprécie guère. Les autres n’en disent rien. Je n’ose pas leur demander ce qu’ils pensent de moi de peur qu’ils me contredisent lâchement, comme d’habitude. Seul le chien du voisin a eu le courage de me mordre. Il y a eu verbalisation et le voisin a écopé d’une amende. Depuis, il ne me parle plus. Le chien non plus. Ils me regardent même d’un drôle d’air. On dirait qu’ils ont envie de me mordre. Mais ils évitent, ils savent ce qu’il leur en coûte.
A qui veut bien l’entendre, il m’accuse d’avoir voulu tuer son chien avec des croquettes empoisonnées. Je n’ai que des croquettes de chat. Il est vrai que le jour où le chien m’a mordu j’essayais de récupérer dans sa gueule un paquet de croquettes pour chat tombé de mon cabas à provisions. Le chien m’a mordu, a déchiqueté la boite et avalé les croquettes avant l’arrivée de la maréchaussée. Le chien est toujours vivant. La théorie de la tentative d’assassinat ne tient donc pas. Le bras en écharpe je ne peux pas conduire pour le moment et il n’y a plus de croquettes pour chat. Le voisin m’a offert ironiquement des croquettes pour chien. Mon chat les refuse. J’y ai gouté. C’est absolument infect. Je comprends mon chat et ne sait pas comment fait le chien du voisin. A sa place je le mordrais. Mais les chiens sont comme les gens, ils ne mordent jamais les vrais responsables de leur malheur.
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