vendredi 2 avril 2021

1970 et les autres (22 ) Deep Purple, Smoke on the water

 

  

    Et nous voilà prêt à quitter le Pacifique pour l'Atlantique. Traverser l'isthme de Panama par le canal homonyme long de 77 km et son jeu d'écluses passées tout en étant guidé par par les mulas ( (les mules, utilisés traditionnellement pour tirer les barges) sortent de trains à crémaillères.

    Nous glissons sous l'arc métallique du pont des Amériques, unique pont routier de la Panamérican qui relie les deux continents américains depuis 1962, avant la construction du pont du Centenaire en 2004.

    Tout le monde est sur le pont afin d'admirer au fil de cette journée l'un des projets d’ingénierie les plus difficiles jamais entrepris. Son influence sur le commerce maritime a été considérable, puisque les navires n’ont plus eu besoin de faire route par le cap Horn et le passage de Drake.

    Il faut suffisamment de mules pour pouvoir déplacer le navire latéralement. Sur les plus gros, il faut deux mules à l'avant et à l'arrière, soit huit mules au total. Les mules ne servent pas à faire avancer les navires, mais uniquement à les guider latéralement. La marge de manœuvre est de l'ordre de 60 cm de chaque côté, ce qui demande un grand savoir-faire de la part des conducteurs.

    Chaque année, il est emprunté par plus de 14 000 navires transportant plus de 203 millions de tonnes de cargaison.

    Au fil des heures que dura cette morne et lente traversée du Canal la monotonie nous gagna même si chacun attendait de voir les flots de l'Atlantique qui nous conduirait à la maison.

    Une escale côté atlantique pour une nuit, copie conforme de celle passée côté Pacifique où Nounours plia les billets qu'il lui restait et le festival gonococcique qui s'ensuivit en dépit des avertissements du personnel médical de bord.

    Les projets à venir alimentaient bien des conversations alors que nous voguions en mer des Antilles en direction du golfe du Mexique vers Mexico. 

   Pour ma part j'étais excité, au point d'avoir fait l'acquisition d'un mini guide sur cette ville, de passer quelques jours à La Nouvelle-Orléans cette ville de Louisiane située sur les rives du Mississippi. Surnommée "Big Easy", réputée pour sa vie nocturne, ses concerts de musique et sa cuisine épicée et singulière reflétant le brassage des cultures française, africaine et américaine. Arpenter Bourbon street, Royal street, Frenchmen Street , le vieux quartier français, me gaver de musique et faire l'acquisition de quelques pépites musicales.

   Un gars du bord qui avait eu la chance de s'y rendre nous confia qu'une traversée de ces quartiers en zig zag, non pas suite à un excès de boisson, mais le chant des sirènes qui émanait de chaque bar et club où d'illustres inconnus jouaient une musique divine bénie des dieux.

    Je n'étais pas encore un grand fan du blues du Delta, mais depuis longtemps amoureux de la soul et du funk.

    Depuis la fin des années 50 des petits génies s’agitaient du côté de la Nouvelle orléans, et que ce rythme alterné, décalé sur lui-même, s’appelait aussi le funk, que j’allais entendre par une autre source : le rythme and blues, vers la fin des années 60. j'étais prêt à tout écouter.

   La tête m'en tournait d'avance. On à le droit de rêver. En attendant je fumais sur l'eau.


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