mardi 31 août 2010

Chroniques creusoises 37 : le matin

Photo Papou
Lorsque dès potron-minet le sommeil m'abandonne, je descends admirer la campagne dans son bel habit de lumière. J'attends que le soleil ne pointe le bout de son nez pour voir s'échapper des entrailles de la terre des volutes de brume qui s'envolent avec les derniers lambeaux de nuit. La journée peut alors commencer.

lundi 30 août 2010

Chroniques creusoises 36 : Automobile Club Limousin

Photo Papou
Voici bien la preuve que le temps n'a pas d'emprise sur la Creuse. A Peyrefitte, subsiste encore ce panneau signalétique d'un autre âge, don très certainement de l'Automobile Club Limousin à la commune. Le petit garçon en costume marin, et la jeune fille arborant un joli noeud dans les cheveux et portant un panier ont bien grandi depuis. Leur souvenir reste.

dimanche 29 août 2010

Chroniques creusoises 35 : la vieille grille

Photo Papou
Sur la D50 en se rendant en direction des quatres chemins, il y a une vieille grille, qui clos une minuscule parcelle de terrain que finissent par masquer les ronces et les hautes herbes. Il me serait fort aisé de savoir à qui appartient le terrain en friche au-dela de cette grille lourdement cadenassée. Je m'en garde bien. Manque de curiosité peut-être, mais surtout un désir profond de lui conserver toute la part de mystère de ce qui se cache derrière. Il m'est arrivé une fois de tomber nez à nez avec un mouton, tout aussi étonné que je pouvais l'être de savoir comment il était arrivé jusque là tandis qu'il se posait certainement la question inverse.

samedi 28 août 2010

Chroniques creusoises 34 : La lessive

Photos Papou
Voici un plaisir que nous ne goûtons guère dans les grandes villes, celui de regarder le linge qui sèche flotter au vent. A la campagne, que ce soit au château de Beaumont ou dans le jardin de Rosiane, savoir profiter des choses simples.

vendredi 27 août 2010

Chroniques creusoises 33 : Le hangar des Bertoux

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Le hangar des Bertoux est à cinquante mètres de la maison dans le virage sur la D50 qui vire vers St Yrieix-les Bois. Tout de tôles grises habillé son costume rayé élimé aux coudes vire aux couleurs automnales qu'il a décidé de faire siennes à jamais. En dépit de quelques accrocs il conserve une élégance toute british. La couleur, sans doute, qui teinte mon imagination.

jeudi 26 août 2010

Chroniques creusoises 32 : Le Peux

Photo Papou
Les arbres ne sont guères recommandables en cas d'orage. Pourtant c'est à cet arbre que je dois mon premier coup de foudre. A chaque séjour ma première promenade est pour le Peux, petit chemin qui encercle le village, où ce fidèle compagnon réside depuis des lustres à mémoriser les souvenirs du temps jadis qu'il me souffle dans l'oreille d'une haleine frémissante.

mercredi 25 août 2010

Chroniques creusoises 31 : Gérard Basset

Photo Papou
Voici une chronique dont je déconseille vivement la lecture à Swann, un lapin ami. Gérard, fils de Yvonne Basset, évoquée dans ses chroniques, garçon au demeurant charmant, m'a emmené plus d'une fois me faire découvrir la campagne environnante, notamment les coins réputés par la fréquentation des fées, ce dont jamais ne me lasse, certaines l'auront aisément subodorés.
Je dois donc me rendre dès demain en mission, mission dont je me serais bien gardé, chez les Basset pour y choisir un lapin qui finira en civet. Pourvu que le condamné à mort puisse s'échapper.
Dure vie que celle de la campagne.

mardi 24 août 2010

Chroniques creusoises 30 : dans l'étable

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Quand il m'arrive de monter le pot à lait à la stabulation, je ne manque jamais d'aller faire un tour dans l'étable question de rendre visite aux bêtes malades, aux jeunes mamans et aux nouveaux nés. Je fus accueilli par les cris et les rires d'enfants qui s'amusaient sur les meules de foin. Lise est la jeune fille de la maison. Une jeune fille plutôt timide et réservée. Son compagnon l'était moins. Rapide et rusé, ce jeune cabot sautait d'une meule à l'autre avec vivacité, ce qui amusait beaucoup Lise. Il me gratifia d'un concours de grimaces diverses et variés et multiplia les poses . Les joies simples de la campagne ne sont pas mortes.

lundi 23 août 2010

Chroniques creusoises 29 : Le peintre

Photo Papou
Entre autres artistes à St Yrieix-les-Bois nous avons notre peintre hollandais. Je ne connais pas son nom, ni vu la moindre de ses œuvres. Je sais simplement qu’il circule en combi Wolkswagen orange et demeure sur les hauteurs de St Yrieix-les-Bois. Paraît que c’est un peintre coté. Je ne sais pas de quel côté, mais je dois humblement avouer que je n’ai pas cherché à en savoir plus non plus. Un peintre, une fourgonnette, de quoi passer inaperçu dans le paysage, moins dans le bâtiment. Il n’est pas là pour faire façade. Peut-être peint-il des paysages comme le faisait Vincent à Auvers sur Oise. Sans le savoir notre petit Van Gogh commet-il des chefs d’œuvres qui nous vaudront une reconnaissance éternelle de la part des japonais. Des cars entiers de japonais à St Yrieix-les-Bois. Vous imaginez ! Va falloir que je lui en touche un mot. Déjà qu’il porte des chapeaux bizarres. Il manquerait plus qu’il en vienne à se couper l’oreille.
Hasard ou coïncidence du calendrier, il s'avère que ce soir Arte diffuse le très beau film de Vincente Minelli : La vie pasionnée de Vincent Van Gogh avec Kirk Douglas. A vos cassettes.

dimanche 22 août 2010

Chroniques creusoises 28 : Mirabelle

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Nous avons appris qu'Arthur était mort dans les bras de Rosiane. Cela fut un choc. Hugo était en vacances. Comment allions nous lui annoncer la nouvelle. Le soir venu nous nous sommes rendu à l’Ecole du Chat pour en adopter un. Nous nous sommes dit que cela serait un moindre mal pour Hugo et pour nous. En vitrine les éclopés, les borgnes, les anorexiques et autres chats errants de quoi décourager les abandonneurs en puissance et autres plaisantins de l’adoption. Nous avons déposés notre dossier et discuté plus d’une heure avec une des responsables. Est-ce notre détermination qui à enclin cette dernière à nous dévoiler la présence de Mirabelle qu’elle nous a confié derechef ? Quoi qu’il en soit, à notre arrivée à la maison, dès la caisse ouverte, cette jeune demoiselle en est sortie en effectuant une roulade sur la moquette. Elle a vite conquis le cœur de Hugo et de tous les membres de la famille. Depuis, elle réside en Creuse d’avril à septembre.

samedi 21 août 2010

Chroniques creusoises 27 : Les patineurs

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Le grand retour des patinettes. Les petits citadins en vacances s’en donnaient à cœur joie, à fond les manettes sur la D50 avant, qu’à leur vue, les grands-mères ne subissent le double effet Schwartzkopf. Le premier appelé le syndrome d’Elisabeth (Schwartzkopf) la cantatrice pour les effets désastreux sur les cordes vocales engendrés par les cris de frayeur, le second appelé syndrome Schwartzkopf pour les effets capillaires dit « des tifs aux bras tendus » ou « cheveux dressés sur la tête ». Bref ! Pour ne pas chagriner les grand-mères, les chères têtes blondes ont abandonnés les courses de vitesse sur route pour s’illustrer sur piste. Résultat : ça roule moins bien.

vendredi 20 août 2010

chroniques creusoises 26 : Les noisettes

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A l’époque il y avait encore un noisetier à proximité du bûcher. Une sortie familiale à cinquante mètres de la maison où trois générations s’alignent.

jeudi 19 août 2010

Chroniques creusoises 25 : le pressoir

J'étais passé chercher des oeufs au Chiroux chez Yvonne Basset. Son fils m'a montré les lapins qui finiraient en civet et, dans la grange, le vieux pressoir à pommes qui avait du connaître des jours meilleurs, peut-être lors de la fête de la pomme à Ste Feyre. Je suis reparti de la bonne odeur imaginé de jus pressé plein les narines.

mercredi 18 août 2010

Chroniques creusoises 24 : Le sourire d'Anaïs

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Un soir de l'été 2003, quand le temps fut moins lourd après la journée de canicule, des enfants jouaient dans les moissons. De cette ronde improvisée je ne garde qu'un seul cliché où se dessine le sourire d'Anaïs.

mardi 17 août 2010

Chroniques creusoises 23 : L'atelier de Jeannot

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L'atelier de Jeannot abritait tout un bric à brac d'outillages. Ce capharnaüm du bricoleur était son antre quelle qu'en soit la saison quand il était présent à La Charse. Depuis l'antre à changé de mains. On a percé son flanc pour y ouvrir une porte. La sienne s'est transformée en fenêtre. Quelques marches pour gagner le séjour et une cuisine y a vu le jour. Ce capharnaüm de la cuisinière est l'antre de Rosiane depuis qu'elle réside à La Charse. Peut-être que la cuisinière y croise l'ombre du bricoleur. Les histoires d'amour ne finissent jamais.

lundi 16 août 2010

Chroniques creusoises 22 : Arthur

Isabelle est une femme à chat. Elle les aime et ne peut s'en passer. Arthur fut un vieux compagnon de la maison, arrivé dans ma vie sur le tard. Comme Mirabelle aujourd'hui, livré à lui-même, il passait les beaux jours à la campagne sans les contraintes de la vie en appartement. Rosiane a accompagné ses derniers instants. Il est mort en pleine nuit dans ses bras. Roland l'a enterré le lendemain matin à côté du bûcher. Heureusement nous restent les images de ceux que l'on a aimé.

dimanche 15 août 2010

Chroniques creusoises 21 : L'ancienne école

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L'ancienne école à La Charse est à vendre. Elle a abrité bien des générations d'enfants. Depuis sa fermeture elle logeait les activités de l'association Agir à St Yriex-les-Bois. La mairie ne peut plus gérer le coût de ce patrimoine communal. Reste à souhaiter que celui-ci reprenne vie et laisse flâner dans l'air les fragrances du temps des porte-plumes.

samedi 14 août 2010

Chroniques creusoises 20 : Les chênes

A Massoux, ils se dressent majestueux au bord du chemin et mon regard se porte sur leurs chantantes frondaisons lorsque le vent se plaît à venir y jouer de la harpe. Leur longévité varie de 200 à 500 ans. Je ne sais quelle est la leur. Ses anciens auraient bien des choses à me raconter. Juste le temps de m'allonger près du tronc et de m'envelopper d'écorce. A l'ombre des beaux chênes viendra le temps des confidences.

vendredi 13 août 2010

Chroniques creusoises 19 : Le chien qui rit

J'ai déjà parlé d'elle dans la chronique creusoise Avatar. Lally est un magnifique berger des Pyrénées à qui il arrive d'être en villégiature en même temps que moi. Je passerai sur cette belle histoire d'amour qui nous lie. La belle ne me quitte pas d'une semelle, jusqu'à des endroits que la décence m'empêche de nommer, couche dans notre chambre en travers de la porte et se fait engueuler par Rosiane lorsqu'elle abandonne la gamelle question de voir si je ne me suis pas trisser sans elle. Ah l'amour ! Le plus dur est de se préparer sans éveiller les soupçons. L'oreille se dresse au moindre mouvement. La casquette, la bouteille d'eau, le paquet de biscuits, la besace et les chaussures de marche. Tout est suspect. Il est souvent trop tard quand elle à compris. Impossible de l'êmpêcher d'aboyer. Et le berger des Pyrénées possède une solide réputation en ce domaine. Alors je fais au plus vite et termine de me préparer en route. Ma plus grande crainte à propos des rares voitures fut de très courte durée. Lally est d'une très grande obéissance. Lâchée dans les chemins, elle s'en donne à coeur joie comme le prouve cette très belle photo que j'ai pris d'elle lors d'une de nos randonnées. A mi-chemin nous nous octroyons une pause avec eau et biscuits. Lally est plutôt biscuits et biscuits. Nous rentrons en règle générale crevés et crottés. Avec Lally j'ai connu mes plus beaux souvenirs de randonneurs en Creuse. Au jour d'aujourd'hui elle se fait vieille. Mais je reste assuré qu'elle serait encore bien partante pour une bonne marche en forêt avec son vieux copain.

jeudi 12 août 2010

Chroniques creusoises 18 : la famille Leloir

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Longtemps est venue se nicher dans le bûcher la famille Leloir. Tranquille, elle hiberne d'octobre à avril. Et ne se manifeste qu'au crépuscule. C'est dire qu'on connaissait leur présence mais ne voyait jamais aucun de ses membres. Selon Rosiane la famille Leloir fait bien des dégâts.
Le régime alimentaire du loir varie avec les saisons, aussi bien en quantité qu’en qualité, cet animal ne se nourrissant pas pendant toute la durée de l’hibernation, son alimentation se compose de fruits, d’écorces, de bourgeons, de noisettes, de châtaignes, de glands, de faines, de champignons, d'écorces, etc. Il consomme aussi, occasionnellement, de petites proies animales, invertébrés et petits vertébrés. Le loir accumule de la graisse pour l’hiver et a l’habitude de faire des provisions importantes dans ses caches. En automne, il mange des pommes stockées dans les greniers. A part l'écorce de quelques bûches la famille Leloir ne s'attaque donc pas aux outils qu'ils soient de jardinage ou de bricolage. C'est bien ma veine. Donc pour ma part pas question de chercher à expulser la famille Leloir mais plutôt d'essayer de leur apprendre le bricolage. J'ai eu la chance en pleine journée d'en déranger un couple dont le plus hardi à pris la pose. Quand je lui ai parlé de bricolage il a pris la fuite. Depuis, plus de nouvelles.

mercredi 11 août 2010

Chroniques creusoises 17 : Le lait

Encore un des petits bonheurs de la campagne : le lait frais. A la Charse, nous avons notre petit producteur local. Deux fois par jour les bêtes sont traient à la stabulation. Rosiane monte chaque soir son pot à lait qu'elle récupère le lendemain avec le lait frais du matin. La première opération de la journée consiste à la faire bouillir. On entend clapoter l'anti-monte-lait pour éviter qu'il ne se sauve. Et le plus grand plaisir d'Isabelle se délecter de la crème à son petit déjeuner.

mardi 10 août 2010

Chroniques creusoises 16 : Le grenier

Photo Papou
Un grenier est un endroit magique. Peut-être que je l'idéalise parce que je n'en ai jamais eu. ou si peu. Les mois d'aout, à Servian dans l'Hérault, les rares jours de pluies, nous nous rendions, ma cousine Annie et moi, dans le grenier de sa maison y éplucher sa collection de "Mademoiselle Age Tendre", la petite soeur de "Salut les Copains" ou y lire un roman de la Bibliothèque Verte. Mais ce grenier n'était pas le mien, un refuge pour y panser ses peines ou rester à rêver. J'en conserve pourtant un souvenir attendrissant.
A la Charse le grenier se remplit des souvenirs passés recouverts de vieux draps pareils à des fantômes. De nouveaux fantômes viennent parfois bousculer l'ordonnancement du lieu puis le silence reprend ici ses droits. A la chaleur des tuiles et la lumière d'un fenestron, notre chatte Mirabelle y passe de nombreuses heures lovée sur de vieux sacs. Jusqu'à peu, mes livres étaient dans une grosse malle dont je faisais l'inventaire avec ravissement à chacune de mes visites. La malle aux livres. Isabelle envisage pour plus tard son aménagement. Un bureau à mon attention y est prévu. Mon grenier magique est à venir.

lundi 9 août 2010

Chroniques creusoises 15 : La marelle

Dans la cour de l'école à St Yrieix-les-Bois désertée d'enfants, j'ai capté ce joli coin de ciel sur la marelle. Parfois, je ferme les yeux et écoute cette belle rumeur de vie envahir le vide. Les enfants me regardent. Je les vois.

dimanche 8 août 2010

Chroniques creusoises 14 : Pluie

Photo Papou
Il arrive parfois, certains disent souvent, qu'il pleuve en Creuse. Le département de la Creuse est soumis à une influence océanique bien marquée sur la majeure partie du territoire, comme dirait les spécialistes. Les jours de pluie sont estimés à 180 par an. Ouais, ce qui presque un jour sur deux. Deux fois rien et encore pas tout le temps. Des fois les jours cumulent question de s'arranger pour tenir la semaine. Et quand il ne pleut pas, ben ça menace. La pluie ne me gêne pas. "Tu ne vas pas sortir, il pleut" gronde Rosiane quand elle est mal brossée les jours de pluie. "Ah, ça se voit que c'est pas toi qui passe la toile au sol!" Alors j'enfile le pantalon et le haut de K-Way, ma paire de grôles de marche et je file sous la pluie marcher dans la boue, les flaques et l'herbe mouillée. Mon rêve serait de crever les nuages et voler sous la pluie. Je crois que ça ferait plaisir à Rosiane. 'ai bien essayé pour pas saloper le carrelage. J'ai pas réussi. Je dois être trop lourd du cul.

samedi 7 août 2010

Chroniques creusoises 13 : Avatar

Voici une photo que connaissent bien les visiteurs de Karavan Papou puisqu'il s'agit de mon avatar sur ce blog. C'était l'été et je me trouvais à l'embranchement des routes entre St Yreix-les-Bois et l'Epeisse en compagnie de Lally, un berger des Pyrénées tout comme moi en villégiature. Compagnon infatigable, elle n'avait de cesse de réclamer toute mon attention au grand jeu de "jette moi un caillou que je te le rapporte". Un peu lassé par les kilomètres et les tombereaux de cailloux lancés, je pestais contre la hauteur du talus et les herbes hautes qui m'empêchaient de voir les vaches à la pâture. Plus je pestais et plus Lally se manifestait par ses aboiements. Nous allions reprendre notre route, quand soudain cette jolie vache vint voir qui pouvait faire tant de raffut. Une occasion rare tant les vaches en règle générale sont craintives. Ce qui n'était pas le cas de celle-ci qui s'est gentiment laissée photographier tant l'intriguait le manège de Lally avec ses cailloux.
J'ai appris cette année que la vache appartenait au maire de St-Yrieix-les-Bois, acquéreur depuis de cette phtographie. Merci Lally.

vendredi 6 août 2010

Chroniques creusoises 12 : Le château de Beaumont

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1936 fut l'année de tout les possibles. Les espoirs du Front populaire virent naître au château de Beaumont Rosiane Stanzioni dont les grands-parents, Nicolas, étaient les gardiens. Ce château appartenait au XV siècle à Jean de la Seiglière (1454-1489)., damoiseau, et seigneur de Beaumont. Dès la fin du XVI siècle et jusqu’au XVIII siècle, les membres de la famille de la Seiglière ont été vice-sénéchaux de la Marche.
Revenue en ce lieu soixante-dix ans plus tard, quelle ne fut pas sa stupéfaction de constater que l'ample cheminée dans laquelle, tout enfant, elle mangeait et se protégeait du froid avait entièrement été refaite. En dépit des dénégations de la propriétaire, elle s'obstina dans la vision de ce souvenir d'enfance. Peut-être avait-elle simplement oublié qu'elle avait grandi.
Photo Papou
Dans les archives du château, il n'est fait mention à aucun moment de Rosiane Stanzioni. Une faute de goût, sans doute. Voila qui est réparé.

jeudi 5 août 2010

Chroniques creusoises 11 : Le château du Théret

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A quelques kilomètres de La Charse, sur la route de la Saunière, bien protégé par ses douves et son étang d’où le reflet le l’aile Est se mire et se perd dans les temps, le château du Théret s’ouvre aux regards émerveillés. Dans le silence et la plénitude environnementale, on peut entendre, surgissant des brumes, apportés par la brise d’automne, quelques duels en l’honneur de la Dame des lieux. Le château du Théret a changé plusieurs fois de propriétaires depuis lors. Chacun d’entre eux a essayé de redonner à ce château sa splendeur d’autrefois. En 2002, un film : "L’enfant des lumières", adapté du roman de Françoise Chandernagor, avec Nathalie Baye, a été tourné dans la région et en partie au château du Théret.
Mes pas m'y ont menés bien souvent pour le découvrir sous toutes ses facettes. Hélas le propriétaire actuel n'a pas entretenu volontairement les sentiers forestiers qui débouchaient sur l'arrière du château. Les ronces ont pris le dessus et ils sont devenus hélas impraticables. On ne peut le voir que de la route, tant que le mur en construction l'autorise encore.

mercredi 4 août 2010

Chroniques creusoises 10 : les moissons

Photos Papou

"Dépêche-toi d'aller aux Quatre Chemins, ils ont sorti une vieille moissonneuse !" Une vieille et moissonneuse en plus libérée de justesse. Juste le temps de prendre l'appareil et de filer comme un dératé au lieu dit chercher la vieille avant qu'elle ne disparaisse. Sur place, surprise. Pas de mémé sec comme un fagot à s'échiner à couper les moissons avec une serpette, mais une vieille moissonneuse, effectivement, mais Massey Ferguson. Tout fout le camp.
Les gars étaient à l'oeuvre depuis un moment dans un champs minuscule. Quelques clichetons avant l'orage qui menaçait au loin et je me suis rentré.

mardi 3 août 2010

Chroniques creusoises 9 : Formica

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Quand j'étais mioche, à Bobigny au 20 rue des Peupliers, notre voisin du moment était venu toquer à la lourde de mes vieux question de les inviter à vider un godet. Le voisin, doublé par mon père sur le palier, esquissa un sourire de satisfaction lorsque mon vieux resta interloqué sur son pas de porte. Le vidage de godet était en fait un prétexte pour nous faire admirer sa cuisine aux murs laqués, avec au sol du Gerflex à damier blanc et noir ou l'inverse, je sais plus bien. Cerise sur le gâteau, aux murs des bahuts de cuisine en Formica rouge. Le tout éclairé par un puissant tube au néon. Putain, la classe ! Tué par l'émotion, mon vieux à vidé deux ou trois godets. Un sensible, mon vieux.
Je sais, ça n'a rien à voir avec la Creuse mais c'est pour dire combien le Formica a habité toute ma jeunesse. Car nous aussi avons fini par avoir comme tout le monde notre cuisine en Formica, pas rouge, mais couleur soupe poireau pomme de terre. Pour la petite histoire "Formica a été fondée en 1913 à Cincinatti, par deux chercheurs américains, Herbert A.Faber et Daniel J.O’Connor."
"En 1927 apparut un nouveau produit qui changera l’avenir de la société Formica : le stratifié décoratif, avec l’apparition du "design". Constitué de papiers imprimés de couleurs claires, stables dans le temps, il reproduisait des essences de bois sur des feuilles de kraft imprégnés.Dès 1930, une couche résistante de mélamine fut ajoutée, donnant aux stratifés Formica leur légendaire résistance et leur facilité d’entretien. Après la seconde guerre mondiale et notamment avec l’arrivée du baby boom, Formica Corporation élargit sa gamme de stratifiés avec de nouveaux motifs et couleurs." "Après l’installation d’une première usine européenne en Angleterre, à New Castle, l’année 1949 marque l’arrivée du stratifié décoratif sur le marché français, où il est accueilli avec un succès tel que le groupe décide, dès 1951 de créer une société française : Formica SA."
Pupuce n'a jamais, mais alors jamais aimé le Formica. Pas de nostalgie sans doute. En tout les cas ce n'est pas elle qui ira fleurir les tombes de Faber et O'Connor. Pour ma part lorsque je suis arrivé en 2000 dans cette cuisine creusoise je me suis tout de suite senti à l'aise. Question de génération. J'ai enfilé illico un short, sucé un Roudoudou et fait mes devoirs sur la table en attendant la soupe. Le top !
NB : Pour votre gouverne les bichons ne sont pas en Formica et sont en option.

lundi 2 août 2010

Chroniques creusoises 8 : le tour du Limousin

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Le tour du Limousin se déroule chaque année au mois d'août. Cette année là, le tour passait par le bourg ce qui a engendré une grande mobilisation de la commune pour la sécurité. Je suis monté par la forêt jusqu'à la Pierre Grosse me poster dans ce virage qui mène à Tigoulet. En compagnie de quelques personnes j'ai attendu le passage des coureurs en taillant la bavette.
J'aime cette photo même si elle n'est pas parfaite. Le poteau électrique et les cables qui s'en détachent me donnent l'impression que les coureurs tournent sur un manège.

dimanche 1 août 2010

Chroniques creusoises 7 : les vaches à Bory

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Chaque photo à une histoire. Celle-ci par exemple, je l'ai prise en me promenant du côté de La Faye par une belle journée d'été. La trouvant réussie, j'ai exécuté un tirage sur papier baryté et l'ai présentée lors de l'exposition caniculaire de 2003 dans la salle de la mairie à St Yrieix les Bois. Le dimanche du vide-grenier évoqué hier, deux gars se sont approchés de la photographie et l'ont détaillée un moment en silence.
"C'est pas ta ferme, là bas, au fond ?" a fait l'un. L'autre a opiné du chef. "Je crois bien. On reconnais pas bien en noir et blanc. C'est vrai que ça change. Mais je crois bien que c'est la ferme avant que je refasse la grange - Ouais. Et tu vas l'acheter ? - L'acheter ! Tu rigoles ou quoi ? - Non, Pourquoi ? - C'est les vaches à Bory. Et ça me ferais mal de mettre les vaches à Bory dans mon salon. Bory c'est un con. - Si c'est les vaches à Bory, t'as raison."
La photo à trouvé preneur cette année en la personne de madame Bory. Comme quoi.