samedi 29 février 2020

Minerve (Hérault)





   Capitale historique du Minervois, la cité surgit au milieu du causse, protégée par les profondes gorges de la Cesse et du Brian
où l'eau a façonné d'étonnants ponts naturels. Dans ses ruelles médiévales, Minerve garde en mémoire l'épopée cathare,
évoquée au musée Hurepel.
  Intacte et envoûtante, Minerve invite à la balade avec ses jardins en terrasse et ses ruelles caladées.





























mercredi 26 février 2020

1970 et les autres (3) : Mungo Jerry : In the summertime (1970)




    Je n'avais rien trouvé de mieux que m'engager dans la marine pour échapper à l'usine. L'été 1970 se déroula donc à Toulon au Fort du Cap Brun à l'école des Transmetteurs Passerelles. A l'époque les sorties se faisaient réglementairement en uniforme. Avant de gagner la ville nous échangions nos uniformes contre des vêtements civils qui nos semblaient mieux adaptés pour allez fanfaronner aux abords de la plage du Mourillon où les bars en terrasse diffusaient inlassablement les tubes de l'été dont l'incontournable In the Summertime de Mungo Jerry.

                        Le kéké du Mourillon

  In the Summertime est une chanson écrite et composée par son chanteur Ray Dorset, sortie  en juin 1970. Elle connaît un immense succès, se classant en tête des charts dans de nombreux pays. Avec 30 millions d'exemplaires écoulés, il s'agit d'un des singles les plus vendus au monde. 




vendredi 21 février 2020

La Haute Provence avec les yeux de Giono






Il y a cinquante ans disparaissait l'enchanteur de Manosque. Un anniversaire qui met du soleil dans les pages. 


   Bien sûr, Jean Giono n'est pas un écrivain provençal. Bien sûr, il dépasse de la tête et des épaules le cadre étriqué du régionalisme. Mais cet infatigable créateur - dont les rivaux se comptent sur les doigts de la main au XXe siècle - a tout de même choisi de comprimer l'univers dans un coin de terre bien délimité. Au sud, la Durance; au nord, le Vercors et le Trièves; dans le ciel, un vent soufflant d'Italie et des effluves venus de la Grèce homérique. Il est donc parfaitement légitime d'aller chercher un écho de ses romans sur le plateau de Valensole ou dans la montagne de Lure.

 Les auteurs "de La Haute-Provence avec les yeux de Giono", (ouvrage hélas indisponible, mais qui se trouve assez facilement dans le domaine de l'occasion à un prix modique), ne commettent aucun sacrilège en nous proposant des lectures de plein air sur les sentiers de grande randonnée, sac au dos ou à califourchon sur un VTT. Leurs 42 itinéraires fléchés, entrecoupés d'étapes typiquement gionesques,  n'auraient pas déplu à celui qui usa des paires de souliers dans les «steppes» du Contadour et des pneus de bicyclettes dans les environs de Manosque. 


   Ces paysages bien réels étaient pour lui un point de départ indispensable, comme le prouvent les enregistrements radiophoniques réalisés par Marguerite Taos en 1954. Giono le conteur commence toujours par désigner un lieu précis, par exemple une colline visible depuis sa maison du Paraïs. Il y dispose des chênes verts, une bergerie à peu près authentique, quelques personnages plausibles. Ensuite, place à l'imagination! Elle a vite fait d'étouffer la réalité, de la transformer en légende. C'est l'apothéose du mensonge éhonté... Là réside le charme de l'oral: il suffit d'une hésitation, d'une infime variation dans le timbre de sa voix, pour que l'auditeur devine qu'on lui monte un énorme bateau - un merveilleux bateau dont personne ne songerait à débarquer.


 

samedi 15 février 2020

Alain Souchon : Ame fifties






   l'exquis "Âme fifties" vient d'être récompensé par la victoire  de l'album de l'année. Un album dans lequel ce tendre rêveur pose un regard teinté de nostalgie sur les années 1950 qui l’ont vu grandir. Un registre sensible aux élégantes ballades pop-folk, où l’on se promène de Lille au Crotoy en passant par les ambiances de blues noir américain. Dix chansons où Souchon s’émeut de l’inégalité culturelle entre Paris et la banlieue, observe la France avec ses lumières mais aussi ses souffrances quand une usine est vendue. Un brin mélancolique, il évoque le temps qui passe sur un air de ragtime et fini en joyeuse fanfare.

 


mercredi 12 février 2020

Pierre Lemaitre, Miroir de nos peines, Albin Michel




    Quel souffle ! Si puissant, si continu, si coloré, si imaginatif que l’on se prend à rêver qu’à lui seul il puisse oxygéner une fiction française quelque peu anémiée. Il est vrai que Miroir de nos peines (528 pages, 22,90 euros, Albin Michel), troisième tome de la trilogie de Pierre Lemaitre commencée avec Au revoir là-haut (prix Goncourt 2013) et poursuivie avec Couleurs de l’incendie, non seulement ne déçoit pas les ravis du début mais a ceci d’exceptionnel, en tout cas de rare dans le genre, que la force d’évocation est constante sur l’ensemble du triptyque désormais clos – car il n’ira pas au-delà ayant bouclé la boucle chronologique qui court de la fin de la première guerre mondiale au début de la seconde. A croire que le tout a été écrit d’un trait de plume. On ne sent ni les coutures, ni les pauses, ni les hésitations, ni la recherche documentaire alors qu’une telle entreprise est faite de ça. Une prouesse.

   Que l’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas cinématographique mais visuel. Cela ne doit rien aux séries télévisées mais tout au feuilleton du XIXème dans l’esprit d’un Eugène Sue et surtout d’un Alexandre Dumas. On retrouve les personnages récurrents comme de vieilles connaissances, notamment la petite Louise du premier tome, une femme de trente ans désormais serveuse dans un bistro du côté de Montmartre à l’enseigne de la Petite Bohème et de sa « cuisine parisienne ! ». Ce qui lui arrive dès le début du livre est un détail mais assez puissant pour bouleverser et réengager une vie. S’il était un joueur d’échecs, on dirait de Pierre Lemaitre qu’il a le génie des ouvertures époustouflantes. Il l’a prouvé dans les trois tomes. Car ce n’est pas donné à n’importe quel romancier de savoir ainsi prendre son lecteur au collet dès l’entame pour ne plus le lâcher pendant cinq cents pages.
   
  Et quel Roman ! Extravagant, sans répit, mais toujours si vrai à défaut d’être toujours exact. Il est vrai que lorsqu’on choisit de situer son action à une période précise et tragique de l’histoire de la France contemporaine, on a intérêt à se documenter soigneusement afin de désamorcer toute critique.(...) En l’espèce, l’exode de 1940 face au rouleau-compresseur de l’armée allemande, lorsque les Français furent pris de vagabondage. Lemaitre nous les montre tour à tour mesquins, petits, égoïstes, cupides mais aussi solidaires, généreux, dignes face à l’épreuve. Des salauds et des hommes de bonne volonté. Des Français, quoi !

  L’héroïne est de cette foule qui s’en va sans trop savoir où la mène ce flux ininterrompu qui prend la route à pied, en voiture, à vélo, en charrette le ciel les menacerait-il de bombes. Partir, « ce rêve de bon projectile » disait Paul Morand, ici tourne au cauchemar. Dans son épopée estivale, une poignée de jours à peine entre le 6 avril et le 13 juin, Louise se mêle à ce millier de détenus de la prison militaire du Cherche-Midi à Paris évacués vers le sud, à des déserteurs et des voleurs et à un irrésistible personnage de mythomane, un certain Désiré Migault, usurpateur qui se fait passer pour un aumônier militaire et s’envole dans des homélies qui annoncent Eddy Mitchell (« Mes biens chers frères… »).

  Tout est possible dans une situation aussi chaotique, démente, immaitrisable. Folie des ces journées de juin 40 où le pays, la police, l’armée, l’Etat tombent en collapsus, la population comme assommée par la défaite qui s’annonce. Nous voilà au cœur de la panique parisienne, dans les Ardennes, sur la ligne Maginot et bien sûr le long des routes où l’armée réquisitionne à tour de bras, tandis que le gouvernement délire sur une cinquième colonne communiste, que les soldats sont obsédés par la trahison (il n’y a pas que le traitre patenté Paul Ferdonnet de Radio-Stuttgart) et que la rumeur populaire répercute ce que l’on n’appelle pas encore des fakenews mais plus simplement des bobards diffusés par la propagande.

  Inévitablement, il y a non pas des ressemblances mais bien des résonances entre cette époque et la nôtre – ce que l’historien Jean-Noël Jeanneney a appelé « la concordance des temps ». Elle transparait dans ce roman à travers le désarroi des réfugiés, de l’efficacité de la désinformation, du poison des rumeurs. Parfois pointe ça et là son souci de la question sociale. Une préoccupation authentique ancrée en l’auteur du plus loin et qui va de pair avec la critique d’un certain milieu, d’un monde et d’une classe. (...)

  C’est sombre jusqu’à parfois virer au noir car la touche ironique, farcesque, comique propre à Lemaitre depuis ses débuts vient toujours à point relever la séquence. Ce style est d’autant plus percutant qu’il est un conteur né, qu’il n’hésite pas à interpeller le lecteur comme Alexandre Dumas et Diderot avant lui (le dialogisme dans Jacques le fataliste) qu’il donne l’impression d’écrire à voix haute. En lisant en écoutant… La méthode est éprouvée et ici, jamais gâtée par les clins d’œil (au Melville de l’Armée des ombres etc) que l’auteur s’autorise en espérant que les cadeaux qu’il se fait ainsi à lui-même seront aussi reçus comme tels par ses lecteurs.

  On sent qu’il a pris du plaisir à échafauder cette aventure, à imaginer le destin de ses personnages, et cette humeur est communicative. Cela se niche jusque dans les détails, lorsqu’il situe l’hospice des Enfants assistés au 100, rue de l’Enfer (on n’ira pas vérifier). Les dialogues sont aux petits oignons (« Les civils s’enfuient, les militaires, eux font retraite, nuance ! »); les chutes en fin de chapitre, d’un feuilletoniste aguerri ; l’excipit du roman, aussi inattendu que tordant ; et labourait le terrain avec une admirablles descriptions. 

  Pas de doute : cet artisan a du métier. Sa langue est simple, sans artifice inutile ; la charpente et les finitions, admirablement agencées. (...)   Une écriture, un son, une densité, une profondeur. (...) Pierre Lemaître n’a certes pas inventé sa forme ; mais il l’a faite à sa main et celle-ci n’a pas tremblé. 
Pierre Assouline.
Extrait de l'article de Pierre Assouline dans La république des livres.  
Pierre Lemaitre, Miroir de nos peines, Albin Michel 

samedi 8 février 2020

Emmanuelle Lambert, Giono furioso, prix Fémina essai 2019





    "Giono, furioso : un livre sur mon père que j’attendais depuis longtemps.Jusqu’à maintenant, je n’ai lu que des biographies universitaires, sérieuses, intéressantes certes, mais sans vie. J’avais l’impression que mon père était découpé, dépecé par des médecins légistes. Emmanuelle Lambert m’a restitué mon père vivant."
   Qu’écrire après cet éloge de Sylvie Giono, publié sur le site de l’association Les Amis de Jean Giono, créée en 1972 afin de promouvoir la lecture et la connaissance de l’œuvre du romancier manosquin, issu d’un père cordonnier italien et d’une mère blanchisseuse ?
   Éloge, ô combien mérité, de l’essai littéraire de la commissaire de l’exposition « Giono », présentée au Mucem du 30 octobre 2019 au 17 février 2020, en prélude aux commémorations du cinquantenaire de la mort de l’auteur de L’Homme qui plantait des arbres.  Si cet article commence par les mots de la fille cadette de Jean Giono, c’est que nous avons eu la même impression en lisant Giono, furioso : celle d’avoir son père vivant sous nos yeux.
   De le voir écouter, l’air narquois et la pipe à la bouche, Emmanuelle Lambert lui parler de ses textes d’où jaillissent « la pierre, la lavande, la terre ocre, les fleurs, les bois, les pins odorants ». D’où s’échappent surtout, loin des clichés touristiques de notre éclatante, bienheureuse et parfumée Provence, les oiseaux qui geignent avant de chanter, la nuit qui gémit, la forêt qui gronde, le vent qui hurle, la lumière qui s’enténèbre, les humains qui se font exploser la tête et égorgent de jeunes animaux.
   Les mots frappent fort sous la plume de Lambert, attendu que Giono est, assurément, un écrivain « furieux » dont l’œuvre écume de colère, se répand « en haine universelle », à cause des guerres qu’il déteste parce qu’elles sont meurtrières et déshumanisent les humains. Parce qu’elles profitent au capital et engraissent les industriels.

    Pourquoi les mots frappent-ils si fort ? La raison est sans doute dans cet aveu : ses talents de conteur nous émeuvent et nous séduisent, « on le croirait presque gentil. Il ne me la fera pas. Je vais le lire et je vais le prendre, par tous les livres et par toutes les lignes, et j’irai le chercher dans ses contradictions et ses délires, dans son moi d’écrivain qui se dérobe car je sais qu’écrire, c’est toujours se mettre à l’abri de son œuvre, même si l’on affecte de se dévoiler. » Enfin un Giono tel qu’en lui-même, attentif à toutes les formes de vie, qu’elles soient humaines, animales et végétales ; mais qui, pareil à Flaubert, n’a aucun scrupule, lorsque les circonstances s’y prêtent, à exhaler ses ressentiments, à expectorer son fiel, à « déverser des torrents de bile ». Si Voltaire plaçait au-dessus de l’épopée d’Homère « Orlando furioso » de l’Arioste - dont le Pâtre de Manosque fut l’un des plus grands lecteur -, nous plaçons Giono, furioso au-dessus des livres sélectionnés pour concourir aux prix littéraires de cette fin d’année.
Anne-Marie Mitchell(La marseillaise)
Emmanuelle Lambert, Giono furioso, Stock. Prix Fémina essai 2019

mercredi 5 février 2020

Guy le Querrec In the mood for jazz




 La célèbre marque d’appareils photo Leica vient d’ouvrir un Leica Store au 13 rue du Cherche Midi, Paris 6e, et accueille depuis décembre et jusqu’à fin mars l’expo In the Mood for Jazz, une série d’“icônes” de Guy Le Querrec réalisées avec ce qui fut son appareil dès ses débuts professionnels, et idéalement tirées par son homme de confiance, Sten Lena.





  Né en 1941, Guy le Querrec est un photographe dont la relation avec le sujet est primordiale. Il a su créé dans le photo-reportage une approche caractéristique de se river à son sujet, en sublimant la banalité. Il écrit sur la lumière, il est un magicien du noir et blanc et du Leica. Sa passion pour le jazz nourrit largement sa photographie, il en observe le quotidien et à la manière d’une partition mise en musique par la nature.


   Son point de vue politique de la société et sa formation dans le jazz sont à la source de ses photos. Il voit les scènes quotidiennes comme des morceaux de musique, joué ou activé par des forces naturelles. Un rayon de soleil dans un café peut alors évoquer le son éclatant d’une trompette et des ouvriers espagnols se reposant aux abords d'une carrière de calcaire font songer aux notes d’un solo.


« Un photographe est un funambule sur le fil du hasard qui cherche à attraper les étoiles filantes » Guy Le Querrec


En parallèle Exposition au Château Palmer, Jazz de J à ZZ de Guy Le Querrec

  • Du 19 janvier au 19 août de 00h00 à 00h00
  • Château Palmer, Lieu dit Issan 33460 Margaux

   A travers cette exposition, Jazz de J à ZZ, Guy le Querrec s’immisce avec pudeur et générosité dans la vie des artistes pour capturer un silence, un secret, une note: leur pouls. 
 L’oeil observateur et curieux, il a su saisir l’atmosphère de près d’un demi-siècle de jazz, en captant des images imprévisibles, authentiques et touchantes.
Exposition accessible sur réservation uniquement dans le cadre des visites du Château Palmer au tarif de 70 €.




lundi 3 février 2020

Six!ème nuit des livres Harry Potter le 6 février 2020





   L’éditeur britannique Bloomsbury proposera le 6 février 2020 la sixième édition la “Harry Potter Book Night”.

 En France, c’est Gallimard Jeunesse qui organise la “Harry Potter Book Night” partout en France. 

La librairie La Licorne à Aubusson participera à cette manifestation et sera ouverte jusqu'à 21h.

   Durant une nuit ou une longue soirée,  un livre de l’univers d’Harry Potter sera célébré.

Le prochain thème de cette année sera “Le tournoi des trois sorciers”.

      Venez nombreux.