Je prends un peu d'avance sur le calendrier mais qu'importe.
Depuis
ce jour en 1973 où, Alain, le frère de ma future belle soeur, est arrivé avec
François, sous forme de galette vynile sous le bras, François ne m'a plus quitté.
Vous serez certainement déçus, moi le premier, de n’avoir fait la
connaissance de cet honnête homme que par l’intermédiaire des ses
albums. Toutefois, je répète que ce soir-là, tandis que la conversation
s’animait autour de la table autour du PSU, de la fac de Vincennes et de la vie politique, moi, les yeux rivés sur la pochette du disque
qui représente une chaise paillée terminée en corps de femme, eh bien
François chantait pour moi. Il chantait pour moi comme il le fait à
chaque fois que je l’écoute avec le même trouble, la même émotion, la
même colère, les mêmes espoirs.
Alors,
bien sûr dès le lendemain de notre rencontre je l’ai invité à
s’installer chez moi. Je lui ai trouvé une place avec Regianni, Barbara,
Le Forestier… Il était entré dans ma vie. Il y est toujours.
Le
15 octobre 2003 j’ai appris son décès à 66 ans. Je note que Laurent
Ruquier lui a rendu hommage et diffusé sur les ondes une de ses
chansons. Je ne sais pas s’ils ont été nombreux à faire la même chose
pour François, lui qu’ils ont toujours, refusé, négligé, ignoré,
méprisé. Et depuis "qu’un soir il avait pissé sur sa télé tellement
c’était chouette," cette grande dame n’avait jamais invité ce pas poli.
Elle n’allait certainement pas commencer aujourd’hui. Cette journée du
15 octobre fut un peu triste. Déjà octobre c’est gris, mais alors là.
Chez l’Agitateur Culturel du coin, pas le moindre hommage et dans les
bacs une plaque à son nom, vide de tout contenu comme si François
n’avait jamais existé. « Je suis né, je mourirai.»
L’année suivante Futur Acoustic publiait une très belle anthologie contenant trois CD, un DVD accompagnée d’un livret de 43 pages sous le titre « Le vrai changement, c’est quand ? » Toujours d’actualité, le François. La réédition des albums a suivie grâce à la volonté de ce label diffusé par Harmonia Mundi, peut-être l’un des seuls disquaires encore vivants.
NB : Je reviendrai sur François Béranger en republiant les billets : Béranger par Béranger.
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