La lecture des différents billets de cette chronique porterait à croire que cette année 1969 fut idyllique. Ce fut une catastrophe.
Je ne sais comment qualifier ma conduite mais avec le recul de l’âge je dois bien admettre que durant enfance et adolescence je fus un sombre crétin porté par la fatalité et le cours des choses. En bref, je me laissais vivre. Ainsi, alors que le monde bouillait et explosait autours de moi je me révélais simple spectateur, plus enclin à la rêverie et à la paresse que véritable acteur des événements de ma propre vie.
Porté donc par la flânerie et l'insouciance je fus viré du Lycée d'enseignement commercial Georges Elie à Bondy à la fin de l'année scolaire 1969. Je réussi à capter dans la boîte aux lettres de mes parents la sinistre nouvelle et accusait le service public d'ingérence chronique pour ne pas avoir reçu les résultats en temps et en heure. Je pu ainsi profiter pleinement de mon été avant d'attaquer la rentrée de septembre. Et septembre arriva. Ma mère pour l'occasion avait acheté un ensemble à chevrons couleur poireaux pommes de terre du meilleur chic, chaussettes montantes et chaussures à pompons. De quoi attiser les convoitises parmi mes camarades habillés ridiculement en jean et tennis. J'eus un franc succès. Et une fois que tout le monde eu regagné les classes, je plaidais ma cause auprès du directeur de l'établissement à qui je contais une vie misérable digne de Victor Hugo. Ce brave homme accepta de me reprendre à l'essai pour un trimestre et je rentrais chez moi le soir même comme un élève flapi de sa journée. Le subterfuge passa comme une lettre à la poste. Pour une fois. Seul le professeur de comptabilité qui avait contribué à mon éviction de l'établissement, m'en promis de belles à la première incartade. Cause toujours. Ceci étant la première incartade arrive en décembre. Pour avoir omis un titre au normographe et des résultats médiocres en comptabilité mes parents furent convoqués par le directeur. J'interceptais trois lettres avant qu'un recommandé mettre fin à cette supercherie. Salaud de services publics. Je passerai la réunion chez le directeur où mon père était à deux doigts de sauter par dessus le bureau du directeur pour me rouer de coups tandis que ma mère me souhaitait de subir tortures et mutilations. Je fut toutefois contrains de rentrer avec eux en priant que ma mère ne trouve ni la boite à outils, ni le chalumeau. J'ai la plante des pieds fragiles.
Décembre fut bien lugubre. Mon père me chercha illico du boulot en usine. La simple vision des machine outils mutilait chacun de mes membres. C'était bien malin. Qu'allaient faire mes parents d'un homme tronc ?
Décembre fut bien lugubre. Mon père me chercha illico du boulot en usine. La simple vision des machine outils mutilait chacun de mes membres. C'était bien malin. Qu'allaient faire mes parents d'un homme tronc ?
Alors je me consolais en écoutant les aventures de Tommy, l'histoire d'un garçon aveugle, sourd et muet qui devient un célèbre champion de flipper. Je l'écoutais chez mes potes car ma collection de vinyles fut confisqué ainsi que les BD. Restait un vieux porno usagé mais je n'avais pas le goût à la bagatelle. Restait Tommy dont je ne fis l’acquisition que l'année suivante comme bien d'autres sortis en 1969.
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