samedi 14 décembre 2019
Huysmans. De Degas à Grünewald, sous le regard de Francesco Vezzoli
Huysmans (1848-1907) a été, à la fin du XIXe siècle, au premier rang du combat pour la nouvelle peinture, les refusés du Salon officiel, qu’on appelait les Indépendants, ou les Impressionnistes. Tout en publiant ses premiers romans sous la houlette de Zola, il attaque férocement les peintres académiques, leur reproche de peindre en atelier des scènes factices, qui n’ont rien à voir avec la vie moderne. Représenter la vie, dans tout son mouvement, dans toute sa crudité, c’est ce qu’il recherchait déjà dans la peinture hollandaise du XVIIe siècle, et qu’il admire chez ses peintres favoris, Degas surtout, mais aussi Whistler, Pissarro, Cézanne ou Forain - il manifeste cependant quelques réticences à l’égard de Manet ou de Monet. À l’inverse il est fasciné par les univers de peintres fantastiques, hors du monde, comme Redon ou Gustave Moreau, et il le sera de plus en plus par les « primitifs », notamment Grünewald. La crucifixion du retable d’Issenheim deviendra pour lui le modèle du « naturalisme spiritualiste ».
Pierre Jourde, écrivain et co-auteur avec André Guyaux du volume Huysmans (Gallimard, coll. La Pléiade, 2019)
Du 26 novembre 2019 au 1er mars 2020 au musée d’Orsay, Paris
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