photo Laurent Seroussi
Stephan Eicher revient avec un projet étonnant, "Hüh !", enregistré avec une... fanfare. Le Suisse reprend certains de ses titres les plus connus, en dévoile aussi de nouveaux, en célébrant une nouvelle jeunesse.
Stephan Eicher n'a pas changé : drôle, lucide, avec un grand sens de la formule : "Pour définir si vous êtes un artiste, prenez une idée merdique et rendez quelque chose de touchant, beau et intéressant". Et en effet, ce projet avec le Traktorkestar avait tout d'une idée pour le moins casse-gueule. Privé de disques et de promotion pendant sept ans de conflit avec Universal et son label Barclay, le Suisse a dû prendre son mal en patience. Jusqu'à ce qu'une rencontre avec Goran Bregovic déclenche quelque chose. "Je me disais que pour le prochain spectacle, dit-il, je voulais faire partie d'une grande famille chaotique".
Ils ont tous entre 27 et 33 ans, et à côté il y a le papy Eicher qui en a bientôt 60 ! Mais c'était le plaisir de foutre la merde sur scène
Le souffle des Balkans, énergique, nostalgique, profondément triste et puissamment festif, irrigue tout cet album. Avec les instruments et la jeunesse du Traktorkestar, Stephan Eicher se réinvente quasiment, il égrène tubes et nouveautés, et s'amuse de cette nouvelle famille : "Ils m'ont tous dit que leurs mères étaient amoureuses de moi quand j'étais une rockstar !"
Ironie de l'histoire, il sort ce disque chez Polydor, un autre label de l'empire Universal. Stephan Eicher fonctionne au coup de coeur, mais n'oublie rien. Je crois que l'industrie veut toujours la facilité mais si vous abîmez la créativité, c'est dangereux pour les créatifs, et ça l'industrie ne devrait pas l'oublier
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