Comme
tout un chacun, à la lecture de cette chronique on est en droit de
penser que mon année 1969 était des plus rock’n’roll. Sachez
chers amis lecteurs qu'à cette époque, comme tout adolescent, je me
suis cherché longtemps sans jamais me trouver. Ma mère par
contre le faisait pour moi. En matière vestimentaire ses choix
étaient stricts et restreints. Prohibé donc le manteau afghan qui
crougnoute la biquette à quinze pas. Prohibée les lunettes rondes à
verres colorés. Prohibé le jean patdeph avec ceinturon à tête
d’indien. Prohibé la musette coloré du Pérou. Prohibé les gros
pulls laine vierge qui piquent, les chemises crépon madras… Bref !
Prohibé donc toute la panoplie de ce qui fait le charme suranné des
années 60 acquise à grands frais dans Carnaby Street ou aux puces
de Portobello.
Tout
avait commencé de bonne heure. Déjà vers 1964, j’ai eu droit à
la casquette à carreaux avec pompon. Ce n’est pas resté dans les
annales de la mode sixties mais j’en ai eu une. Mon frère aîné
et mon père aussi. Paraît-il que
c’était la mode. Jean-paul Rouland en portait bien une dans
l’émission «La Caméra invisible». Tout le monde en portait
donc. Et le dimanche au marché Edouard Vaillant, il y avait une
flopée de têtes de cons, dont je faisais partie, chaussées de
casquettes écossaises à pompon. Mais personne ne se doutait que
l’on avait vraiment l’air con puisque que c’était la mode et
que les cons n’ont guère la faculté à se reconnaître entre eux.
La mode accorde donc tous les droits, même celui d’être con, pensez donc si à cette époque on en a profité.
Alors
en 1969 j'ai troqué la casquette à pompon contre un
complet-veston à rayure et un cache poussière huilé façon « Il
était une fois dans l'ouest », que je n'ai gardé qu'un
weekend avant de le rendre à Michel après une paire de baffes de la
mère supérieure et remettre fissa un horrible trois quart de la
marque Blizzand. J'étais bien loin de woodstock.
Me restait les disques.
Me restait les disques.
En 1967, Un quatuor débutant, choisit un nom pour fêter les dix ans du rock. Ce sera Ten Years After. Rock’n’roll, mais aussi blues, la formation mêle comme jamais les deux genres musicaux. La voix puissante d'Alvin Lee, quand elle se pose dans les mélodies acoustiques, continue à faire vibrer. En 1969, Ten Years After est assez renommé pour participer au prestigieux festival de jazz de Newport. Le groupe fait un malheur, comme à Woodstock où il se produit un mois après. Alvin Lee, électrise la foule avec sa voix chaude et son talent de guitariste. La prestation mythique est immortalisée : dans le film officiel du festival, Alvin Lee, survolté, joue « I’m going home ». Au lieu de rentrer chez lui, le chanteur-guitariste interprète pendant plusieurs minutes ce morceau mémorable, mélange de blues et de rock. Après Woodstock, la carrière de Ten Years After est définitivement lancée.
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