Santa
Clara est la capitale de la province de Villa Clara. La ville a
été fondée en 1689. C'est vraiment tout ce que je pourrais en
dire, car même si elle reste le passage obligé de tous les
inconditionnels du Che, elle à bien moins de charme que sa voisine
Trinidad.
De
Trinidad à Santa Clara la route est particulièrement mauvaise. Du
moins assez pour avoir à affronter sur 94 kilomètres la chaussée
déformée, les nids de poule et les très nombreux aléas de la route. Voire une panne.
Selon
les sources Wikipédia : Le 28 décembre 1958, accompagné de
seulement 300 hommes, Che Guevara parvint à prendre la ville avec
l'aide d'une partie de la population et à vaincre les quelque 3 000
soldats du dictateur Batista qui la défendaient. Le lendemain, Che
Guevara infligeait une nouvelle défaite aux troupes gouvernementales
en faisant dérailler un train militaire transportant 408 soldats et
tout un arsenal d'armes, qui devaient bloquer la progression des
rebelles. Après s'être emparé des points stratégiques de la
ville, ces derniers parachevèrent leur victoire par l'encerclement
des hommes de Batista, lequel pris alors la fuite vers Saint-Domingue
le 1er janvier 1959 et accéléra la chute de son régime.C'est aussi
là que le Che a été inhumé en 1997 (trente ans après sa mort),
dans un mausolée avec d'autres de ses compagnons de guérilla.
En 1965
Fidel,
Je
me souviens en ce moment de tant de choses : du jour où j’ai fait
ta connaissance chez Maria Antonia, où tu m’as proposé de venir
et de toute la tension qui entourait les préparatifs. Un jour, on
nous demanda qui devait être prévenu en cas de décès, et la
possibilité réelle de la mort nous frappa tous profondément. Par
la suite, nous avons appris que cela était vrai et que dans une
révolution il faut vaincre ou mourir (si elle est véritable). De
nombreux camarades sont tombés sur le chemin de la victoire.
Aujourd’hui, tout a un ton moins dramatique, parce que nous sommes
plus mûrs ; mais les faits se répètent.
J’ai
l’impression d’avoir accompli la part de mon devoir qui me liait
à la Révolution cubaine sur son territoire, et je prends congé de
toi, des compagnons, de ton peuple qui est maintenant aussi le mien.
Je démissionne formellement de mes fonctions à la Direction du
Parti, de mon poste de ministre, je renonce à mon grade de
commandant et à ma nationalité cubaine. Rien de légal ne me lie
plus aujourd’hui à Cuba en dehors de liens d’une autre nature
qu’on n’annule pas comme des titres ou des grades. En passant ma
vie en revue, je crois avoir travaillé avec suffisamment d’honnêteté
et de dévouement à la consolidation du triomphe révolutionnaire.
Si j’ai commis une faute de quelque gravité, c’est de ne pas
avoir eu plus confiance en toi dès les premiers moments dans la
Sierra Maestria et de ne pas avoir su discerner plus rapidement tes
qualités de dirigeant d’hommes et de révolutionnaire. J’ai vécu
des jours magnifiques et j’ai éprouvé à tes côtés la fierté
d’appartenir à notre peuple en ces journées lumineuses et tristes
de la Crise des Caraïbes. Rarement, un chef d’Etat fut aussi
brillant dans de telles circonstances, et je me félicite aussi de
t’avoir suivi sans hésiter, d’avoir partagé ta façon de
penser, de voir et d’apprécier les dangers et les principes.
D’autres
terres du monde réclament le concours de mes modestes efforts. Je
peux faire ce qui t’est refusé, en raison de tes responsabilités
à la tête de Cuba et l’heure est venue de nous séparer. Je veux
que tu saches que je le fais avec un mélange de joie et de douleur;
je laisse ici les plus pures de mes espérances de constructeur et
les plus chers de tous les êtres que j’aime… et je laisse un
peuple qui m’a adopté comme un fils. J’en éprouve un
déchirement. Sur les nouveaux champs de bataille je porterai en moi
la foi que tu m’as inculquée, l’esprit révolutionnaire de mon
peuple, le sentiment d’accomplir le plus sacré des devoirs :
lutter contre l’impérialisme où qu’il soit ; ceci me réconforte
et guérit les plus profondes blessures.
Je
répète une fois encore que je délivre Cuba de toute
responsabilité, sauf de celle qui émane de son exemple. Si un jour,
sous d’autres cieux, survient pour moi l’heure décisive, ma
dernière pensée sera pour ce peuple et plus particulièrement pour
toi. Je te remercie pour tes enseignements et ton exemple ;
j’essaierai d’y rester fidèle jusqu’au bout de mes actes. J’ai
toujours été en accord total avec la politique extérieure de notre
Révolution et je le reste encore. Partout où je me trouverai, je
sentirai toujours peser sur moi la responsabilité d’être un
révolutionnaire cubain, et je me comporterai comme tel. Je ne laisse
aucun bien matériel à mes enfants et à ma femme, et je ne le
regrette pas ; au contraire, je suis heureux qu’il en soit ainsi.
Je ne demande rien pour eux, car je sais que l’Etat leur donnera ce
qu’il faut pour vivre et s’instruire. J’aurais encore beaucoup
à te dire, à toi et à notre peuple, mais je sens que c’est
inutile, car les mots ne peuvent exprimer ce que je voudrais, et ce
n’est pas la peine de noircir du papier en vain.
Jusqu’à
la victoire, toujours.
La
Patrie ou la Mort !
Je
t’embrasse avec toute ma ferveur révolutionnaire
ERNESTO
CHE GUEVARA
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