mardi 29 octobre 2013

Lou Reed (2)




Chanteur ou poète ? Avec le temps, le géant du rock et chroniqueur inspiré de New York entendait être reconnu comme un écrivain à part entière. "Traverser le feu" textes des Trente albums, depuis ceux du Velvet Underground. Derrière l'icône rock, une œuvre de poésie urbaine qui traverse un demi-siècle. 


Paris, le 20 octobre 1990 D'une main tremblante, Lou Reed tourne les pages, en prenant son temps, se fond dans le silence qui règne dans la salle du " 104 ". Devant un millier de fans, Lou Reed, s'apprête à lire quelques-uns des textes extraits de  "Traverser le feu". Un recueil de ses plus belles chansons transcrites sur papier, une longue suite de poèmes. Une heure et demie durant, le " prince de la nuit et des angoisses ", comme l'avait surnommé Andy Warhol, va déclamer ses vers d'une voix grave, raide comme la justice. Toujours sur le fil du rasoir. 


Le lendemain, assis dans un salon du Virgin Megastore des Champs-Elysées, il confie à L'Express son désir d'être enfin reconnu en tant qu'écrivain. Avant de commencer l'interview, l'auteur de Heroin réclame à son assistante une tisane et du lait de soja. Puis lance, tout à trac : " Vous aimez mon tee-shirt ? " Le tee-shirt est noir, en coton. Serait-ce l'une de ses mille façons de déstabiliser son interlocuteur ? Le méchant " Lou " déteste les interviews et est réputé avaler tout crus les journalistes. Mais, contre toute attente, il poursuit : " Dites-moi, little girl, tout ce que vous voulez savoir. Aujourd'hui, je suis un bon Samaritain. " 


Quel effet cela vous fait-il de déclamer vos textes, seul sur scène, sans guitare ni musiciens ? 


C'est un peu comme marcher tout nu dans un désert en pleine tempête de sable... J'entends ma voix résonner de mots qui semblent avoir été écrits par quelqu'un d'autre. Dans ces cas-là, ma seule façon de surmonter la peur est d'affronter la tourmente. Ce qui est intéressant, c'est que le public est aussi perdu que moi. Les gens ne savent pas comment se comporter face à un Lou Reed qui récite ses chansons : faut-il applaudir entre les textes, comme à la fin d'un morceau ? Peut-on se lâcher et crier pendant la lecture d'un vers, comme on fait durant un solo de guitare ? Mais, petit à petit, mes histoires prennent le dessus : je vois mes personnages défiler sur scène et l'auditoire plonge dans le récit. Car il s'agit bien d'un récit : j'ai toujours conçu les textes de mes chansons comme des nouvelles qui sont liées les unes aux autres et qui composent un roman constitué de plusieurs chapitres. 


Traverser le feu rassemble les textes de 30 de vos albums ainsi que des poèmes inédits que vous n'avez jamais mis en musique. Vous considérez-vous, aujourd'hui, plus écrivain que musicien-compositeur de rock ? 


Je sais nager et je fais du ski nautique. Les deux ne sont pas incompatibles. Une autre question ? 


Comment est née votre passion pour la littérature ? 


A 14 ans, je remplissais mes cahiers de nouvelles et de poèmes. Je lisais énormément, ce qui ne m'empêchait pas de jouer tous les jours avec un groupe de rock que j'avais monté. Je ne savais pas trop si je voulais devenir écrivain, musicien, acteur ou journaliste. A l'université de Syracuse, j'ai suivi des cours dans toutes ces disciplines. Comme acteur, j'étais plutôt nul : dès que je devais jouer un dialogue, c'était la panique. Quant au journalisme, le professeur me disait que mes articles étaient trop personnels, pas assez objectifs. Mais les cours de littérature de Delmore Schwartz [poète et écrivain]... quel bonheur ! Je l'idolâtrais. Quand je l'ai rencontré, il était déjà sur le déclin, alcoolique et à moitié dingue. Mais je n'avais jamais entendu quelqu'un d'aussi brillant. Il avait tout lu et était incroyablement drôle. Je suivais ses cours sur le poète irlandais Yeats. Quoi qu'il enseignât, j'étais là. Je ne le quittais pas d'une semelle. J'étais son Dedalus, il était mon Bloom [personnages d'Ulysse, de James Joyce]. Je n'ai jamais réussi à lire Finnegans Wake, de Joyce. Mais, quand Schwartz m'en déclamait des morceaux, dans un bar ou chez lui, je comprenais tout. Un jour, plongé dans l'une de ses plus belles nouvelles - In Dreams Begin Responsibilities - j'ai pris conscience soudainement de ce que je voulais réaliser : écrire des chansons de rock avec des textes littéraires. L'idée était banale, mais aucun rocker ne l'avait encore fait. 


Certains des textes de Traverser le feu sont présentés sous forme de calligrammes, à la manière d'Apollinaire... 


Apollinaire, l'auteur de Poèmes à Lou ? Mon plus grand fan ! [Rires.] Effectivement, certains de mes textes, comme Heavenly Arms, du disque The Blue Mask, sont inspirés des calligrammes d'Apollinaire, où les mots composent un dessin lié au sens du poème. J'ai souhaité que les paroles de Heavenly Arms soient représentées sous forme de spirale, pour donner l'image d'une tempête qui attire vers un centre, vers une intériorité. J'ai eu cette idée avec le designer Stefan Sagmeister [auteur de couvertures d'albums de David Bowie ou des Rolling Stones]. Nous avons conçu ensemble la présentation graphique de tous les textes. 


Avez-vous une méthode d'écriture ? 


J'écris au moins sept heures par jour. Par nuit, plutôt, car je ne dors presque jamais. J'ai une radio allumée en permanence dans ma tête. Je l'entends en ce moment même. Vous croyez que c'est une plaisanterie, mais ça n'en est pas une. C'est une station de radio sur laquelle je suis le seul à être branché : Radio Lou ! J'y entends des soliloques, des conversations, des histoires drôles, des vers... Tous les textes de mes chansons viennent de là. Si je ne les note pas immédiatement, ils se perdent quelque part dans ma mémoire. Impossible de les récupérer. Je devais avoir 14 ans quand cette radio s'est allumée pour la première fois. Je ne suis pas fou et je sais que ces voix sont le fruit de mon imagination, mais je ne peux pas les contrôler. Quand il m'arrive de ne plus rien entendre pendant quelques jours, je suis pris de panique ! Cela dit, cette station n'est que la source de mon inspiration ; ce n'est que le début d'un long processus. Une fois le texte transcrit, j'y travaille comme un dingue, parfois pendant des années. Je ne connais pas le cauchemar de la page blanche, mais je connais l'angoisse de l'écriture, celle des heures sans fin passées autour de trois mots. Je ne peux pas dire si la musique vient avant ou après mes textes, cela dépend. En revanche, je n'ai jamais écrit une chanson sans avoir pensé au disque dans sa globalité. A partir de l'album Berlin (1973), j'ai commencé à concevoir des personnages que l'on retrouve au fil de tous les morceaux, comme dans une pièce de théâtre. C'est un travail fou. Mais, depuis que j'ai arrêté les drogues, l'alcool et le tabac, ma capacité de concentration s'est nettement améliorée...





dimanche 27 octobre 2013

Lou Reed




Lou Reed c’était : du cuir, Andy Warhol, le Velvet, Bowie et Berlin, Metallica et Bob Wilson. Une partie de l’art américain des années soixante, star un peu pute et droguée de la Factory warholienne, devenu vieille grenouille à bajoues, mais qui n’avait jamais perdu le goût du borderline.S

Témoin sa dernière œuvre : une musique composée avec le groupe de hard Metallica pour Lulu, la pièce de Wedekind déjà mise en son et en chef-d’œuvre par Alban Berg en 1937. Lui travaillera avec le metteur en scène Bob Wilson, excusez du peu. Lulu, l’histoire d’une prostituée, justement, façon de revenir à la chanson qui avait rendu Reed célèbre en 1972 :Walk on the wild side, qui parle des transsexuels de la Factory.

On disait que Warhol le tripotait dans les coins, qu’il était l’amant de Bowie. Il épousa en 2008 sa compagne, la musicienne expérimentale Laurie Anderson. C’est elle qui déclarait en mai dernier qu’une greffe du foie l’avait sauvé. On peut toujours espérer. L’annonce de sa mort est tombée aujourd’hui à 13h15 aux Etats-Unis heure locale, sur le site du magazine Rolling Stone.





Lou Reed, c’est donc au départ un artiste pas tout à fait complet, qui est le chanteur du Velvet Underground, groupe mythique fondé avec le compositeur John Cale, un proche des minimalistes comme La Monte Young. L’album The Velvet Underground & Nico sort en 1967. Ils sont une des «créatures» d’Andy Warhol qui les «produit», comme il produit les films de Paul Morrissey. Warhol est un catalyseur, mais aussi un dévoreur. Difficile après cela de mener une carrière solo. Le Velvet en revanche aura une descendance fournie : Sonic Youth et toute la scène noisy des années 80.





C’est David Bowie qui sort Lou Reed de la panade et qui l'aide à atteindre le succès avec Transformer (1972), qu'il produit. Berlin (1973), où les comparses sont allés visiter Neukölln et respirer un peu l’air de la ruine, de la culpabilité et des mondes interlopes, est le premier vrai album solo de Lou Reed. C’est l’époque du best-sellerMoi, Christiane F, droguée, prostituée. Reed incarne au masculin cette autodestruction romantique, mais chaussé de lunettes noires et de métal bouillant. Dès le début, en 1964, il avait composé Heroin, hymne lancinant à la mort lente.



La suite est moins iconique. Ses albums sentent moins le soufre. En 1975, le double vinyle Metal Machine music déchire cependant volontiers les oreilles avec plus d'une heure de larsen. On le retrouve en 1990 avec Songs for Drella, un dernier hommage à Andy Warhol, composé avec son vieux complice John Cale. Il avait donné des concerts jusqu’en 2011, avec toujours un extrême succès et des millions de fans restés scotchés à Berlin.


 source Libération.fr




Vues d'Aubusson










mardi 22 octobre 2013

Fête de la citrouille à St Laurent en Creuse


Le 21 octobre dernier, l'association « Les Journées Saint Laurentaises » a organisée sa fête de la Citrouille et des cucurbitacées.

















mercredi 16 octobre 2013

Concert à St Yrieix les Bois


Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Cet été, par un curieux concours de circonstances, la petite église de St Yrieix les Bois, d'ordinaire désertée, s'est retrouvée bondée à l'occasion d'un impromptu concert de musique baroque.  
La famille Sander, d'origine hollandaise, possède une maison de villégiature à Jouillat en Creuse. Chacun de ses membres est musicien classique amateur. Le père joue du basson, la mère du clavecin, la tante du violoncelle, l'oncle de la clarinette, filles et belles-filles violons et flûte, les garçons trompette et chant. Seul ce dernier Martijn Sander est un baryton professionnel. En tournée dans le monde entier il est rarement présent au sein de sa famille. En vacances cet été en Creuse, la famille réunie s'est réjouis de donner un concert gratuit en la petite église de Jouillat. Une amie de la famille, habitante à La Charse, leur a proposé de se produire en l'église de St Yriex les bois. .Et de Bach à Haendel se fut un enchantement.













lundi 7 octobre 2013

En voie de disparition

Lavaveix les mines

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Les villes de la  Creuse ne sont pas les seules à être atteintes par les  conséquences du marasme économique et de la mondialisation. La "civilisation",  la "modernité", le "progrès" on ne cesse de nous en ressasser les bienfaits et tout un chacun y est désormais ultra sensibilisé au point de déserter les commerces de proximités et les centres villes  pour aller se prosterner aux pieds des idoles de l'argent dans les temples de la consommation. Force est de constater que  les grandes villes du monde entier se ressemblent toutes. Alors que dire des régions en voie de désertification grâce au progrès de la mondialisation. Reste quelques images captées ici et là, dans le département de la Creuse, un monde qui va disparaître et que je m'efforcerai de photographier tant qu'il en restera encore des traces.  




La souterraine





Lavaveix les Mines

.

mercredi 2 octobre 2013